Muse du noir
Charles Baudelaire :
« Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? »
Muse du Noir
À moi les muses du soir,
Qui aiment des fois me voir.
Je veux recevoir le baiser froid
Qui pèse mon âme en secret,
Car je suis un bijou maladroit
À la recherche d'une onde cachée.
À moi les muses du soir,
Qui aiment des fois me voir.
Quand tes yeux mystérieux
Dans le noir m'interpelle,
Et que le parfum tiède
D’un sourire désireux
Rougit nos deux visages,
Nous nageons ensemble
Sur un nuage
Qui tremble.
~
À moi les muses du soir,
Qui aiment des fois me voir.
Parfois, le vent souffle
Et le nuage disparait.
Moi, Je reprends mon souffle
Pour pouvoir me relever.
Je suis tombé d'un nuage
Car je ne manque de courage.
À moi les muses du soir,
Qui aiment des fois me voir
Et qui ne disent pas au revoir.
Je suis en quête d'un orage,
Où la foudre libèrerait tant de rage
Que dans un élan de poésie
Je gouterai un jour à leur vie.
A moi les muses du noir
Qui aimeraient bien me voir
Et que j'aimerais rencontrer.
(2010)