Le temps et le poète
Le temps et le poète
Comment les fleurs nocturnes sont la cause
De ma capture, puis de la métempsychose ?
Comment les papillons polyanthes, la nuit me hantent ?
Pourquoi les formes improvisent tant sur mon temps ?
Par dessus la pinède pelucheuse,
Par delà les vignes avant-coureuses,
Quand le soleil mettait son pyjama rose,
Le ciel, à marée haute, entamait sa méiose :
A l'extrémité des angles monotones,
Là où s'entrelaçaient les courbes ambitieuses,
Se jouait l'interlude des secondes impérieuses.
Ô mémoire, mon kinétoscope résonne !
J'entends la distorsion des champs symboliques !
C'est la saison des vendanges mécaniques !
Je visionne l'ange masculin aux lèvres pivoines
Qui danse au silence des gris patrimoines !
Extase, encore au domaine des intervalles,
Entre les lourdes colonnes grammaticales,
J'écoute le silence qui chante dans ma tête.
Je suis l'archet d'un violon, aux longues nuits incomplètes !
(20.09)